La recherche à l’IFM se structure autour de quatre grands axes :
1. Identités, politiques et cultures de l’apparence
Les relations entre souci de l’apparence physique et construction identitaire structurent ce premier axe, qui couvre des projets de recherche touchant au rôle des stéréotypes et des archétypes sociaux (et publicitaires) dans l’interprétation de tenues vestimentaires ou de produits de luxe, à la (re)-définition des genres par la mode, le vêtement et plus largement les « technologies de l’apparence », à l’identification de groupes à des codes vestimentaires, ou encore à l’activation d’émotions intimes par un environnement sensoriel.
2. Nouvelles technologies et mutations sectorielles de l’industrie de la mode
La mode et les industries créatives afférentes sont l’objet de transformations profondes, principalement liées aux impératifs du développement durable et à la numérisation de toute sa chaîne de valeur (de la logistique à la communication jusqu’à la fin de vie du vêtement). Cet axe regroupe des travaux qui étudient l’impact de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle sur le design de mode, l’identification de normes susceptibles de mettre l’industrie sur la voie d’une production et d’une consommation vestimentaires écologiquement et socialement responsables, ou encore l’extension des pratiques de mode aux réalités virtuelles.
- Traçabilité, mesures d’impacts, agroécologie, éco-conception, recyclage et circularité : enjeux actuels et transformation majeures des organisations (Andrée-Anne Lemieux)
- Mesure de la durabilité comme pilier de l’économie circulaire, notions de durabilité intrinsèque et extrinsèque (Andrée-Anne Lemieux)
- Nouveaux modèles d’affaires intégrant la décroissance et la notion de « green growth » dans le cadre d’une transformation durable (Andrée-Anne Lemieux)
- Influence, authenticité et influenceurs virtuels (Alice Audrezet)
- Intelligence artificielle et création (Benjamin Simmenauer, Giovanna Casimiro)
- La mode et les univers virtuels (Giovanna Casimiro)
3. Mode, héritages, patrimoines
Cet axe se consacre, à travers l’usage de sources hétéroclites (discours et documents écrits, artéfacts, outils, images, gestes…) et de découpages théoriques renouvelés (histoire globale extra-européenne, histoire du vêtement populaire vs histoire de la mode, histoire de la stratégie d’entreprise…), à l’étude de la transmission et de la conservation de la mode. Les travaux portent par exemple sur l’évolution du traitement des archives et des dispositifs d’exposition au sein des institutions muséales, le rôle des méta-organisations dans la constitution de la mode parisienne, ou encore l’histoire des environnements de consommation.
- Histoire des savoir-faire de la mode (Émilie Hammen) ; pérennisation des artisanats et techniques créatives (Georgia Mota)
- Le rôle des capitales de mode, et le cas particulier de la Haute Couture parisienne. Méta-organisations et événements configurateurs de champ (David Zajtmann)
- Histoire des pratiques commerciales des marques et magasins de mode et impact sur la consommation (Caroline Ardelet)
- Histoire des discours de mode oubliés (Adrian Kammarti)
- Ephemera de mode, construction et préservation du patrimoine de marque (Rodica Muravetchi)
4. Création, cognition, signification
Cet axe recouvre aussi bien l’analyse des processus créatifs responsables du design des objets de mode, que celle de la réception et de l’interprétation des produits de la création. Ces questions sont envisagées à travers les modèles théoriques innovants des sciences cognitives, de la sémantique formelle et de l’IA générative, des études empiriques de terrain auprès des populations concernées (notamment studios de création), et de la théorie des écosystèmes appliquée aux organisations créatives.